Histoire et paysages
En 1968, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, alors en préfiguration, cherche à bâtir un lieu mémoire de l’architecture de l’Aquitaine, et notamment de celle du territoire de la Grande Lande. Ce projet initial évolue rapidement vers la création d’un des premiers écomusées (en France) restituant la vie d’une société particulière, celle de la Grande Lande, petit pays au cœur des Landes de Gascogne.
L’écomusée ouvre ses portes en 1969 au sein du quartier de Marquèze, à quelques kilomètres du village de Sabres. Au fil des premières années, ce quartier est reconstitué sur la base du cadastre napoléonien et des récits qu'en font d'anciens habitants. A cet effet, des quartiers et villages alentour remplacent les maisons ou bâtiments d'exploitation disparus ou trop endommagés.
Les paysages eux-aussi sont reconstitués (airial, champ, aire meunière), les céréales anciennes remises en culture dans les champs, les animaux de races locales à nouveau présents… Marquèze devient alors l’archétype d’un espace de vie et de travail dans la Grande Lande vers la fin du XIXe siècle.
Associés à l’airial on retrouve à Marquèze, l’ensemble des unités paysagères caractéristiques de la Grande Lande du XIXe siècle: la rivière et sa forêt galerie, la lande devenue forêt, les champs et les près.
L'airial
Au sein des quartiers se détache le paysage particulier de l’airial. Il regroupe les bâtiments d’habitation et d’exploitation, les espaces de vie et de travail, dispersés sur une vaste pelouse parsemenée de feuillus et ouverte à la circulation. Four à pain (horn), puits (putz), poulailler (porèr), loge à porcs (sot), bergerie (cortiu), grange (bòrda), étable (establa), abri pour les charrettes et fenil (henèra) sont les principaux bâtiments agricoles. On y trouve aussi des jardins, des potagers et parfois des vignes. Cette définition montre que l’airial est plus qu’une architecture ou qu’un paysage. C’est l’expression aboutie du mode de vie agropastoral, qui tend vers l’autosubsistance.
C’est un paysage caractéristique des Landes de Gascogne et des différents « pays landais ». Les essences de feuillus (chênes, châtaigniers, noyers, pommiers, poiriers…) ne varient que très peu d’une région à l’autre, à l’exception des chênes-lièges plus présents vers le littoral. Hommes et bêtes circulent librement sur cet espace sans clôtures ni barrières, autres que celles destinées à la protection des jardins et des champs. Les limites des propriétés sont cependant connues de tous.
La rivière et sa forêt galerie
L’Escamat glisse sur des sables et des couches ferrugineuses qui lui donnent une teinte rouille caractéristique des cours d’eau des Landes de Gascogne. Il coule sous une forêt-galerie de feuillus, et l’on retrouve sur ses rives l'Osmonde royale, fougère au port majestueux. Les cours d’eau représentent une source d’énergie inépuisable auprès desquels on trouve moulins et plus tard scieries. La Leyre, dont l’Escamat est un affluent, se jette dans le Bassin d’Arcachon, et jusqu’aux années 1930 permet le flottage du bois issu de la forêt landaise.
La forêt de pins
La forêt de pins maritimes de l'écomusée offre aux visiteurs la possibilité dedécourvrir le gemmage tel qu’il se pratiquait au XIXe et XXe sciècles dans les Landes de Gascogne. Plantée de façon systématique au XIX siècle , cette forêt artificielle de pins des landes de gascogne forme aujourd’hui le plus grand massif forestiers d’Europe en résineux. Cependant, des bosquets de pins ont toujours été présents à l’état naturel sur ce territoire et leur exploitation est attestée dès l’Antiquité, entre autre pour la fabrication de la poix servant à calfater les bateaux et du goudron.